Qu’on le veuille ou non, digitalisation et « intelligences artificielles » transforment et accélèrent le monde du travail. Avec quels impacts sur l’emploi et la gestion des compétences? Autant savoir pour prévoir…
Restructuration du monde du travail
Le bouleversement en cours est tel que l’on parle d'une 4e révolution industrielle ! Un rapport récent d’Agoria[1] souligne que « Certaines fonctions vont disparaitre » et que « la plupart vont évoluer au contact des technologies telles que l’intelligence artificielle ».
Une étude d’ING[2] estime que « 65% des travailleurs belges occupent des emplois à forte exposition à l’IA». Parmi ces 3,3 millions de travailleur·euse·s, environ la moitié exercent des professions susceptibles de bénéficier de l'IA.
Des emplois exposés
Par contre, l’autre moitié (environ 1.7 millions de personnes) occuperaient des emplois que l’IA pourrait remplacer, en tout ou en partie...
L’étude souligne que le personnel administratif « sera probablement le plus touché par l'IA, et des pertes d'emplois sont probables dans cette catégorie». D’autres secteurs sont également cités, tels que l’enseignement, les soins de santé et le secteur des services.
Comment s’adapter et anticiper au mieux cette révolution, au niveau de son organisation ? La gestion des compétences a un rôle à y jouer !
Se former pour s'adapter
Selon l’OCDE, la durée de vie moyenne d’une compétence technique (ou savoir-faire) était de 30 ans en 1987. Cette durée de vie moyenne serait aujourd’hui de seulement 2 ans … Par ailleurs, on estime que la plupart des métiers de demain n’existent pas encore.
Que ce soit pour garder ou trouver un emploi, plus que jamais il faudra se former ! En Belgique, toujours selon Agoria, « 4,5 millions de travailleurs devront régulièrement mettre leurs compétences à niveau».
Softskills et numérique
Dans ce contexte, planifier la formation et les apprentissages est un vrai enjeu. Pour éviter l’obsolescence des connaissances, il faut développer les compétences ! Mais quelles compétences sont les plus utiles, les plus prioritaires ?
Dans presque tous les emplois, deux types de compétences sont de plus en plus incontournables.
- Le contact relationnel et la communication d’une part, qui « restent des compétences éminemment humaines ».
- Les compétences numériques d’autre part, qui deviennent encore plus importantes pour utiliser efficacement la technologie de la GenAI[3]»
Que faire dans votre organisation ?
Vous êtes « gestionnaire de compétences » dans une organisation du non-marchand ? Vous vous demandez comment agir proactivement pour intégrer la digitalisation et l'intelligence artificielle ?
Voici quelques pistes de recommandations
- Intégrez les apprentissages digitaux et l'IA
Il est essentiel de mettre en place des programmes de formation continue qui incluent des compétences numériques et l'utilisation de l'IA. Cela permettra aux travailleur·euse·s de rester à jour avec les technologies émergentes et d'améliorer leur efficacité.
2. Misez sur les compétences transversales
Développez les softskills (ou compétences comportementales) au sein de votre organisation. La capacité à apprendre, à s’organiser, la résistance au stress, la gestion du changement… Autant de compétences à renforcer pour faire face à un monde mouvant [4]!
3. Cultivez les interactions humaines
Dans le secteur non marchand, les interactions humaines sont essentielles. L'intégration de l'IA et des technologies numériques peut compléter les interactions humaines, mais ne doit pas les remplacer. Garder des guichets « physiques » et/ou un service personnalisé aux bénéficiaires est essentiel. Les compétences de « savoir-être » qui y sont liées sont précieuses et doivent être développées.
4. Incluez ces apprentissages dans vos plans de formation
Planifiez ces apprentissages dans le temps et faites le lien avec les évolutions de votre organisation. Il s’agit d’anticiper vos besoins futurs pour déterminer quels types d’apprentissages doivent être proposés.
5. Valorisez l’utilisation de l’IA lors de vos recrutements
Il peut être pertinent de cerner les candidat·e·s qui utilisent l'IA dans leur recherche d'emploi. Cela peut être un indicateur de leur capacité à s'adapter aux nouvelles technologies et à apporter de la valeur ajoutée à l'organisation.
Vous pouvez vous aussi utilisez des outils d'IA pour créer des offres d’emploi et optimiser le processus de recrutement[5].
Ces quelques mesures peuvent aider votre organisation à s'adapter aux transformations technologiques mais aussi à en tirer parti pour améliorer ses services et son efficacité opérationnelle.
Qu’en pensez-vous ?
Vos retours nous sont précieux pour nourrir notre réflexion, et répondre de notre mieux aux besoins du secteur non-marchand.
- Que pensez-vous de cette évolution ?
- Comment ça se passe, dans votre organisation ?
- Quels sont vos constats, vos idées, vos besoins ?
- Dites-le nous via notre Service conseil !
Pour aller plus loin
- Be the Change. Shapping the future of Work. Le marché belge du travail en 2030 | DigitalWallonia.be
- Homepage | Digitalcity - Plate forme des formations
Notes & références
[1] « Be the change » d’Agoria (la fédération belge des entreprises technologiques) : https://www.agoria.be/fr/BeTheChange
[2]https://newsroom.ing.be/ing-economic-focus--lemploi-de-33-millions-de-belges-est-fortement-expose-a-lintelligence-artificielle
[4]Voir notamment https://jerome-hoarau.com/
[5]A ce sujet consultez le webinaire de Derek d'Ursel, directeur de Références sur l'évolution des pratiques du recrutement https://www.youtube.com/watch?v=3vFu09uKpog